(Nouvelle écrite pour B-Sensory, application de lecture érotique et sextoy synchronisés entre eux par Bluetooth : http://www.b-sensory.com )
« Je lis dans ta voix » murmurait-elle, mutine, à ses futurs amants sur le pas de chez elle. « Bien mieux que sur ton visage si je pouvais le voir ».
Du coup, ceux intéressés par son cul ou son argent devenaient soudain plus laconiques, surtout après l’amour. Alors, après avoir quand même bien usé et abusé du pseudo Roméo, elle lui glissait doucement à l’oreille : « Porte – Taxi – ByeBye ».
Et Chloé s’endormait seule, le sourire aux lèvres : « Finalement, ça a du bon ! »
Car Chloé était certes belle, riche et aveugle, mais loin d’être idiote, et avait développé une sensibilité extrême aux voix. Les goûtant, les reconnaissant, les humant même, comme on sent un bon vin, décodant toutes les intonations et intentions. Test imparable pour les pique-cul et les pique-assiette.
Elle avait eu de très bons professeurs, ses cousins, qu’elle aimait tout autant que la littérature et le sexe. C’est dire si elle était chaude.
Depuis le début de leur adolescence, ils avaient combiné, tous les trois, un inceste d’émois qui n’était cependant jamais allé jusqu’aux actes.
Vers 14-15 ans, les cousins avaient bien tenté un « Si tu nous fais voir tes seins on te montre nos sexes ».
« Oh oui ! Oh oui ! Oh oui ! » avait-elle répondu en cambrant exagérément la poitrine « Dès qu’ils auront poussés un peu plus, on le fait, OK ? ». Mais ils n’osèrent pas lui faire remarquer qu’elle devait déjà faire un bon bonnet C ou D.
« Qu’est-ce que c’est débile les mecs, parfois ! » avait-elle pensé. Si Chloé les avait pris au mot, elle était sûre qu’ils auraient été finalement bien embarrassés de sortir leur sexe devant une fille qui ne pouvait les voir. « Qu’aurait-il fallu faire ? Qu’elle les touche ? Pff, n’importe quoi, les couzinzins ! »
Alors, toujours habillés et affalés en vrac sur le lit, ils continuèrent à regarder les dernières nouveautés de YouPorn, ses cousins riant plus que de coutume à lui raconter qui faisait quoi dans qui.
Mais les films c’était pour le fun, car ce qu’ils préféraient, c’était lorsque à tour de rôle ils lui lisaient doucement à l’oreille les livres X qu’ils pouvaient se procurer ici ou là.
Douce jeunesse …
***
Tout cela était fini à présent. Enzo était marié et Marcello séminariste. Qui l’eut cru ?
Il ne restait de leurs dix années de chuchotements érotiques que quelques enregistrements. Elle se les repassait maintenant en boucle lorsque la nostalgie de ce temps la prenait.
« … La jeune marquise fit arrêter la calèche en plein milieu de la forêt. Elle se sentait mal, qu’avait-elle donc ? Le cocher descendit et vint aux nouvelles. Voyant qu’elle tournait de l’oeil, il monta et lui tapota doucement la main. Mademoiselle, Mademoiselle … Elle rouvrit les yeux et s’empara d’un coup du membre de l’homme à travers la toile rugueuse de ses chausses … »
Chloé murmurait le texte elle aussi, en synchronisme avec la voix enregistrée de ses cousins, tout en se caressant doucement. Son majeur glissait de haut en bas sur sa fente, lentement, ne s’introduisant légèrement que de temps à autres. L’enregistrement était long, elle avait bien le temps. Et quelle voix merveilleuse que celle d’Enzo ! Adolescente encore, mais grave et chaude déjà !
Elle se souvenait parfaitement de cette lecture-là, La Marquise, et de cette nuit. C’était l’été après le Baccalauréat. Ils avaient pas mal bu et étaient restés longtemps collés à elle sur le lit. Elle tenait le livre ouvert sur sa poitrine. Enzo lui murmurait la page droite dans l’oreille droite puis Marcello de même à gauche. Chloé sentait leurs sexes durcis contre ses cuisses, mais ils avaient gardé leurs habits : à la limite, toujours à la limite …
Au petit matin, seule, elle s’était caressée et avait joui, si fort.
La voix de Marcello avait pris le relais maintenant :
« … le cocher, ravi mais tremblant, n’osait plus bouger. La marquise riait et s’empalait à grands coups sur sa belle queue dressée droit vers le ciel. Elle avait le ventre en feu.
Il n’en pouvait plus de désir bien qu’elle lui eût ordonné de ne pas jouir.
La vulve de la marquise l’enveloppait si suavement, si goulûment qu’elle l’aspirait littéralement à chacune de ses contractions. Même en ayant la volonté de se dégager de son emprise, il n’était pas certain d’y parvenir.
« Quelle diablesse ! se dit-il ». « Non, non, noooooon … Pourquoi avait-il pensé cela ? ». C’était la goutte d’eau. Il allait exploser, désespéré, mais elle le gifla violemment :
— Non, pas maintenant ! lui ordonna-t-elle.
Cela ne lui donna que quelques secondes de répit. Elle le gifla une deuxième fois, puis une troisième, et encore, et encore, à chaque fois qu’elle sentait venir son orgasme.
— Je ne veux pas que tu m’engrosses, comprends-tu ?
Oui, il comprenait. Elle s’était mariée six mois plus tôt et Monsieur le Marquis était aussitôt parti pour la guerre.
Elle le rouait de gifles à présent, déchaînée, montant et descendant de plus en plus vite sur lui, de plus en plus fort. Il se protégeait le visage du mieux qu’il pouvait et se mordait lui-même la main pour penser à autre chose qu’au plaisir qui, inexorablement, revenait dans ses tripes par vagues de plus en plus
grosses, toujours plus fortes.
Les digues allaient céder, il allait désobéir quand la marquise jouit enfin.
Penchée en avant, secouée de tremblements, elle s’agrippa comme une désespérée à l’homme, lui planta ses ongles dans la poitrine, bras tendus, puis cria longuement plusieurs fois en rejetant la tête en arrière.
Après quelques instants, titubante encore, la jeune marquise se dégagea et branla vigoureusement son cocher.
A genoux, les yeux fermés, on aurait cru qu’elle priait, mais elle voulait juste encore profiter des derniers échos du plaisir dans son ventre.
Elle fut tirée de ses rêveries par une chaleur poisseuse sur sa main. Le cocher venait de jouir, en silence.
— tu es un bon cocher, lui dit-elle gentiment. »
Chloé avait joui elle aussi, heureuse de ce souvenir.
Des cochers, elle aussi en avait essayé ensuite. Beaucoup … mais aucun n’était à la hauteur de ses cousins lorsqu’il s’agissait de lire. Sans doute avait-elle trop de souvenirs. Vouloir les remplacer était un leurre.
Il y avait bien quelques classiques traduits en braille. Les mêmes d’ailleurs que l’on pouvait se procurer sous forme de livres audio. Mais quid des auteurs peu connus, des romans de gare, des BD pornographiques que ses cousins lui décrivaient si suavement, case après case ?
***
Deux ans plus tard, tout se ralluma en elle par un simple coup de fil :
— Allo, Marie-Constance ?
C’était la fête chez elle, il y avait du bruit, et elle avait fumé … Trop.
Assurément c’était une erreur, « Marie-Constance » ça ne lui disait rien. Mais la fumette donne parfois de drôles d’idées :
— Ah non ! répondit-elle. Puis faisant mine de chercher quelqu’un dans la foule elle ajouta :
— Marie-Constante est sous Edouard, Miguel et Herman, et ça m’étonnerait beaucoup qu’elle puisse vous répondre, là. Elle m’a confié son téléphone. Je peux prendre un message ? C’est de la part de qui ?
Suivirent Quelques secondes de silence, l’homme réfléchissait apparemment.
— Dites-lui simplement de rappeler son père, je vous prie, quand elle aura terminé bien sûr.
Et il raccrocha.
Oups !!! D’un coup, Chloé dégrisa. Qu’avait-elle fait ?
La pauvre Marie-Constance … Elle aura beau nier, dire que c’était une blague … C’était un coup à briser une famille.
Elle rappela aussitôt :
— Excusez-moi Monsieur, je ne sais pas ce qui m’a pris … Elle s’emberlificota dans de longues explications pour finir par conclure :
— Je ne connais pas votre fille. Vous avez dû faire un faux numéro.
L’homme répondit, avec une pointe d’ironie :
— Marie-Constance n’est pas ma fille.
— Comment ?
— Non, c’est ma concierge. Mais je suis moi-même assez joueur, alors quand j’ai compris que vous me racontiez des salades … L’arroseur arrosé, vous connaissez ?
Chloé en resta sans voix, justement.
— Allo, Miss ? Seriez-vous vous aussi sous Edouard, Miguel et Herman ? »
Complètement abasourdie, elle s’entendit niaisement répondre :
— Non.
Elle ne savait plus quoi faire, que dire. Cette voix … Cette assurance … Elle
était liquide. Elle raccrocha.
Une semaine passa.
« Sa voix, cette voix … », se répétait-elle sans cesse. Probablement, avec la musique de la soirée, avait-elle mal entendu. Peut-être se faisait-elle des idées ?
Il fallait qu’elle sache. Chloé rappela.
— Bonjour Mademoiselle, répondit l’homme.
C’était bien ça, elle n’avait pas rêvé. Une voix profonde, chaleureuse et mutine à la fois. Elle entendait son souffle, il attendait.
Chloé lui parla alors, de tout, de rien. Elle était belle, riche et aveugle …
Il répondit, se présenta comme écrivain en devenir … Pauvre déjà. Il avait une concierge/nounou pour chiens répondant au nom de Marie-Constance pour l’une et à celui d’Edouard pour l’autre.
— Naan, votre chien s’appelle Edouard ?
— Affirmatif, et Marie-constance est donc zoophile … Enfin, d’après ce que vous m’en avez dit l’autre soir.
Chloé allait mourir, c’était sûr, noyée dans sa culotte.
Elle le rappela encore plusieurs fois les jours suivants avant de trouver le courage de lui faire une proposition d’embauche.
— Comment cela, la lecture ?
— Eh bien vous venez chez moi, je vous sers le thé, et vous me faites la lecture.
— Quel genre de lecture ?
Chloé n’osa pas :
— Ce que vous voulez, je vous laisse choisir. Mardi prochain, 17 heures ?
— Entendu : mardi, 17 heures.
***
Le mardi suivant, Chloé était prête dès 16H30 : bouilloire, théière, gâteaux, petite table basse, canapé d’un côté, fauteuil de l’autre.
17h00. L’homme sonna. Elle ouvrit, le reçut, l’installa et le servit.
17h12, la lecture commença :
Chapitre 1 – LES AMANTS DE ROISSY.
« Son amant emmène un jour O se promener dans un quartier où ils ne vont jamais, le parc Montsouris … »
Chloé en avait le souffle coupé, Histoire d’O.
Il avait commencé par Histoire d’O.
Ce n’était pas son livre érotique préféré, loin de là, mais commencer par du sexe, comme ça, sans qu’elle ne lui ait rien dit … Comment avait-il deviné ?
« … Tu es aussi trop habillée. Défais tes jarretelles, roule tes bas au-dessus de tes genoux : voici des jarretières … »
Normalement il aurait dû commencer par du … euh, Sagan. Sagan c’est bien pour commencer, non ? Ou bien Modiano qui venait de recevoir le Nobel.
Elle comptait attendre quelques semaines, quand ils se seraient mieux connus, avant de lui demander pour la littérature érotique. Mais là !
L’homme continuait de lire, un sourire indéfinissable, qu’elle devinait, sur
ses lèvres.
Chloé se laissa emporter, ne pensa plus. Elle était parcourue de frissons à chaque phrase qu’elle connaissait pourtant. Ses seins gonflaient, son ventre brûlait et son clitoris appelait sa main. Il fallait qu’elle se … Il fallait qu’elle se …
« … et la pénétra non sans mal, tout en se faisant la réflexion qu’il faudrait rendre ce passage plus commode. On convint que c’était faisable, et
qu’on y mettrait les moyens … »
L’homme revint tous les mardi. Puis bientôt, en plus des mardi, les jeudi et même le dimanche, lorsqu’il était disponible. La vie sexuelle de Chloé se résumait maintenant à ces lectures merveilleuses. Elle était en train de tomber amoureuse de lui, grave. Comment lui dire ? Comment lui dire ? Amoureuse
d’une voix, ce n’est pas possible, ça ne suffit pas.
Mais ses états d’âme ne durèrent pas longtemps. Il l’appela un soir.
— Je ne viendrai plus Chloé.
— Comment ? Quoi ? Son ventre se serra.
— J’ai reçu un contrat pour écrire … Dix livres. Je n’aurai plus le temps de vous faire la lecture.
Elle ne comprenait rien. Un contrat, dix livres, plus aucune lecture… Affolée, elle lâcha :
— Quel que soit le contrat, je vous donne le double.
Elle regretta aussitôt cette phrase. Elle l’avait humilié. Non, bien sûr qu’il ne pouvait rester son employé toute sa vie. Il était écrivain, c’était plus important que tout le reste. Elle murmura :
— Je vous demande pardon.
Sa voix douce et chaude, enveloppante lui répondit :
— Non, Chloé, c’est moi qui vous demande pardon de vous abandonner. Je, vous … Il hésita … Je vous apprécie beaucoup, vous savez ?
— Moi aussi, je vous apprécie.
Ils savaient tous deux ce que cela signifiait. Mais pourtant, il raccrocha.
Deux mois s’écoulèrent. Chloé dépérissait, ne pouvait l’oublier. Sa voix, son odeur, et son humour ravageur dans cette façon qu’il avait parfois de ne pas terminer une phrase, juste pour qu’elle trouve le mot suivant : « Alors ? zob, queue ou mandrin ? »
Il l’excitait, elle. Il le faisait exprès, dans un irrésistible et subtil jeu licencieux, mais toujours à la limite, comme avec ses cousins jadis.
Il toqua à sa porte un mardi soir.
— J’ai quelque chose à lire, dit-il lorsqu’elle ouvrit, ça intéresse quelqu’un, ici ? »
Chloé lui sauta au cou et l’emporta avec empressement jusqu’au salon.
Mais cette fois, il la fit s’allonger tout contre lui sur le canapé. Le fauteuil resta vide. Elle posa sa tête sur son épaule, heureuse, osa sa main entre deux boutons de sa chemise, et sa jambe entre ses cuisses.
Il lut :
— La petite salope ne portait pas de culotte. Sa maman lui avait bien dit : « dans la famille Salope, pas de culotte. »
Chloé explosa de rire.
Il continua et elle eut plusieurs orgasmes tout au long de la soirée, juste à entendre sa voix lui raconter les délicieuses perversions de son imagination.
Le livre fini, ils firent l’amour.
Au petit matin, en se réveillant, il lui demanda :
— Que penses-tu de mon livre ?
— J’adore.
— Le souci, c’est que l’éditeur m’a demandé de le modifier.
— Ah ?
— Eh bien il s’agit d’un livre connecté… Un livre connecté à un ou plusieurs Sex Toys, placés directement sur ou dans le corps de la lectrice. Et l’éditeur me dit que la progression narrative, celle qui va déclencher les vibrations plus ou moins fortes, n’est pas optimum. Il faut que je la change.
Chloé l’écoutait, bouche bée, bien qu’elle eût déjà entendu parler de ce développement récent des vibromasseurs.
— Et je voudrais tester mon livre sur toi. Tu ne peux pas lire, je sais, mais moi je lirai pour toi. Puis il enchaîna très vite :
— Je ne suis pas une femme, tu comprends. Il me faudrait une testeuse quoi, et puis j’ai neuf autres livres à écrire, et c’est une opportu…
Elle lui posa un doigt sur la bouche. Elle avait compris. Il avait peur qu’elle pense qu’il n’était revenu que pour ça … Mais … Elle n’appellerait pas de taxi.
Elle souffla juste à son oreille :
— Bien sûr, mon Amour. Baise-moi par tes mots comme tu le fais si bien par ta voix.
Il apporta tout le matériel l’après-midi même.
Chloé s’allongea, nue, sur le lit. Il commença par lui mettre de la mousse et le rasoir glissa doucement. D’abord sur son pubis, puis ses lèvres, et enfin tout autour de son anus.
— Le contact sera meilleur, lui expliqua-t-il.
Chloé mouillait déjà. Elle avait toujours eu envie d’essayer le rasage, mais n’y voyant rien, elle avait peur de se couper. Il la rinça, l’essuya, puis plaça sa langue et commença à lui lécher le clitoris, tout excité lui aussi.
— Tsss, le travail d’abord. Le repoussa-t-elle à regret.
Il plaça les suceurs sur ses seins. La pompe à vide sur le clito, les pinces massantes sur les grandes lèvres, puis finalement les deux plugs connectés, un
de chaque côté.
Il s’allongea près d’elle sur le lit, à gauche. Brancha les différents éléments à son ordinateur posé sur un coussin à droite, puis se penchant vers l’oreille de Chloé il chuchota :
— La petite salope ne portait pas de culotte. Sa maman lui avait bien dit :
« Dans la famille Salope, pas de culotte. »
C’était divin. Chloé se tordit tout de suite de plaisir, dès les premiers mots.
Il arrêta. Diminua la sensibilité de l’analyseur de texte et reprit.
Les stimuli étaient plus doux maintenant. Ses seins dardaient plus ou moins, suivant le passage lu, mais les deux suceurs ne cessaient jamais tout à fait leurs aspirations. Le massage de ses lèvres était perfectible par contre. Trop répétitif, bien que fort agréable. Les plugs faisaient leur office avec vaillance, trop bruyants peut-être, mais l’anal était trop petit à son goût. Elle aimait les gros calibres par ici. Quant à son clito, il était au Nirvana : aspiré, caressé, malaxé … elle ne savait pas trop ce qu’il lui arrivait, mais elle ne tiendrait jamais tout le livre malgré les passages, effectivement, où tout retombait.
D’ailleurs, au bout de 20 minutes, son amant arrêta la lecture. Il avait trop
envie.
De la voir gémir, se tordre, reprendre souffle puis repartir dans l’extase rien qu’au son de sa voix, cela le rendait dingue. Il bandait comme le Grand Turc, ses bourses lui faisaient mal … Il fallait qu’il lui fasse l’amour.
Elle l’aida à tout enlever.
Il n’eut qu’à peine le temps de glisser l’ordi sous le lit qu’elle s’empara de sa queue. Chloé ne se reconnaissait plus. Comme une goinfre elle le suçait, suçait et suçait encore tandis qu’il lui griffait le dos, doucement du bout de ses ongles. Chloé était parcourue de frissons, sa vulve se contractait et se relâchait.
Cela dégoulinait le long de sa cuisse.
Alors il la fit se relever. A genoux et face à face à présent, elle lui astiquait le manche avec frénésie tandis que, petit à petit, il rentrait ses doigts en elle. Chacun branlait l’autre comme cela se faisait, paraît-il, depuis quelques années dans la cours du lycée d’à côté, derrière les préfabriqués.
Mais la branlette n’était qu’un passage. Il la jeta en arrière, la lécha rapidement, juste pour s’assurer qu’elle était prête, et il présenta sa queue mais n’entra pas.
Il commença par frotter son gland contre la fente, de haut en bas et de bas en haut. De temps en temps il rentrait un peu, juste le gland. Chloé était folle. Elle lui dit :
— Rentre. Allez, rentre !
L’enfoiré lui dit, joueur :
— Je ne sais pas. Dis-moi d’abord : que penses-tu de mon livre ?
— Alleeez, baise-moi. Criait-elle en riant. J’en peux plus. Salaud, baise-moi, baise-moi !
Ce faisant, elle lui attrapa les hanches et glissa d’elle-même sur le drap pour s’empaler sur sa queue. Surpris, et excité en diable par la manoeuvre de Chloé, il faillit jouir. Il se retint de justesse.
Alors il commença à la pilonner, méthodiquement, sans relâche, sans arrêt. Chloé hoquetait, perdait son souffle, s’étouffait, puis feulait en reprenant sa respiration. Son amant la déglinguait littéralement, emporté dans une frénésie de baise si longtemps réfrénée entre eux deux.
Il l’emplissait, elle s’emplissait d’amour, elle de mouille, et lui de lave. Ils n’étaient plus que fluide contre fluide, peau contre peau, transpiration contre
transpiration et lèvres contre lèvres.
Il allait jouir, elle le sentait et ne voulait pas, pas encore. Ce pieu infernal qui la transperçait, elle en avait tellement eu envie … elle en voulait encore.
Elle le stoppa et le fit se retourner sur le dos, puis s’empala sur lui telle une
cavalière au galop.
Au bout de quelques secondes de chevauchée, sa queue se raidit encore plus en elle. Elle sentit dans une sorte de sixième sens qu’il allait jouir. Elle le gifla, à toute volée. Il la regarda, surpris. Elle ne le voyait pas, mais sentit son hésitation.
— Ne jouis pas encore, gentil cocher.
Il ne comprenait pas pourquoi elle l’appelait cocher, mais fit ce qu’elle dit
et se retint.
Quelques secondes seulement, car l’orgasme revint, ainsi qu’une nouvelle gifle. Encore, encore et encore, elle le gifla, à chaque fois qu’il s’approchait de l’extase. Il se protégea des bras. Il n’avait pas vraiment mal, la moitié de ses gifles tombaient à côté, mais cela suffisait pour le faire redescendre quelques instants.
Puis, dans un ultime spasme, elle cria sur lui, tremblante, les bras tendus et les ongles plantés sur sa poitrine. La grosse veine de sa queue battait la chamade, son gland était aspiré par les contractions de Chloé, ce qui le fit jouir à
son tour.
Chloé s’écroula. Il l’a pris dans ses bras, et ils restèrent ainsi de longues minutes, enlacés.
Ce n’était que les 20 premières minutes de son livre, et il lui en restait encore neuf autres à écrire.
Chloé allait adorer ce job !
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D’Ange, Heureux Poète