17:17
je passe dans mon taxi
et tu es sur le bord du boulevard
en imper
tu me fais signe
sur tes talons hauts
17:18
il commence à pleuvoir
je ralentis
un coup de vent
me laisse voir
le haut de ton bas
…
je m’arrête
et tu montes
je te demande
« où ? »
17:19
tu me réponds : « n’importe où ! »
« loin »
tu as le visage mouillé
mais tu ne pleures pas
la pluie …
tu n’as rien pour t’essuyer
alors je te tends une boite de mouchoirs
…
je démarre pendant que tu retires ton imper
et que tu te démaquilles
pour essuyer le noir de tes yeux qui a coulé
17:22
tu n’as pas de miroir
alors tu te penches en avant
par dessus le siège passager
pour te regarder dans le miroir du pare soleil
tes reins cambrés
tes seins qui se balancent
mon regard qui va de tes fesses dans le rétro
à tes seins juste sur ma droite
17:23
je roule au hasard
…
un petit plaisir, coquin :
je tourne à droite
et tu viens t’appuyer sur moi
car j’ai tourné très vite
17:24
tu te relèves tant bien que mal
en me regardant mi-furieuse, mi-joueuse
moi je fais l’innocent, l’étourdi
mais tu as compris
…
tu te rassoies à l’arrière
jambes décroisées
17:25
Je commence à te parler, de choses et d’autres,
mais » chhhhuuut » me dis-tu
alors je me tais
du doigt tu me montres la radio
ils passent « you can leave your hat on »
de Joe Cocker
le fameux strip tease de « Neuf semaines et demi »
tes jambes s’écartent un peu plus
et tu déboutonnes tout doucement
ton chemisier de soie
17:26
…
17:27
je regarde dans le rétro, trop petit
maintenant
les bretelles tombent
juste les bretelles
je vois la naissance de tes seins
pulpeux
et manque de m’emplafonner la voiture de devant
je pile
et tu tombes sur mon épaule
17:29
je repars et vais pour me garer
mais tu me dis à l’oreille : « non, roule encore »
alors je repars
…
dehors il pleut plus fort
le bruit sur la tôle du toit devient infernal
tellement il pleut fort
tu augmentes la radio
et m’embrasses dans le cou
ta main passe sous ma chemise
et me griffe
je t’attrape les cheveux de ma main
et te caresse la nuque
17:31
nous roulons lentement
sous le déluge
la route est recouverte de 10 cm d’eau partout
on voit des fantômes de voiture qui passent à droite et à gauche
tu retires maintenant ta jupe
tu te trémousses car elle colle, serrée, à tes hanches
17:33
bassin soulevé
…
je n’en peux plus je m’arrête
là
au milieu de l’océan, de nulle part
d’un carrefour, même, peut-être
je mets les warnings
la radio à fond
et passe à l’arrière
17:34
trop de désir : je suis brusque
alors tu poses ta main sur mon torse et tu me dis : » attends ! »
tu m’enlèves mes vêtements
le jean puis les bottes
je fais passer ma chemise
par dessus mon torse
je reste coincée dedans un moment
ça te fait rire
et tu poses tes lèvres sur mon ventre
17:36
j’ai les bras coincés par le plafond de la voiture au-dessus
j’aurais du enlever quelques boutons d’abord, mais j’ai voulu aller vite
je suis prisonnier
et me sens un peu ridicule
mais heureusement
tu ris – un fou rire
17:37
puis j’arrive enfin à la retirer enfin cette ?TRFGDCVFRRR de chemise
puis le caleçon
17:38
me voilà « ready »
« steady »
mais pas encore « go »
car tu es encore « habillée »
enfin, pas tant que ça – sourire
…
je m’approche
pose ma main sur ton sein
et le fais jaillir hors de son bonnet
de même avec l’autre
…
mmm, ma langue … ton téton
sont fait l’un pour l’autre
tu frissonnes
chaleur moite
dans l’habitacle dont les fenêtres se recouvrent de buée
avec toujours les fantômes des autres véhicules qui passent à droite et à gauche
…
tu descends tes mains
et retires ton string
puis tu prends ma tête
et la descend
tu es dos à la banquette
et moi à genoux entre les sièges de devant
doux parfum que je goûte
parfum de ta liqueur
à la fois chaud et odorant
enivrant
ma langue
sur tes lèvres
qui doucement s’immisce
puis revient sur ton clitoris
…
mmm, le plaisir te prend
lentement mais puissamment
comme des vagues qui montent de plus en plus
tu te caresses la poitrine
te pinces les mamelons
doucement
puis plus fort
tu m’entends souffler, comme noyé dans ce Nirvana
mais bientôt tu n’entends que toi
ton ventre
le Maelström, le courant qui te transporte
je me relève
les yeux brillants
17:46
mon esprit se perd, animal
le sourire carnassier
et t’embrasse à pleine bouche
pendant que ma queue
que dis-je ? mon pieu
entre en toi
t’écarte
t’écartèle
te pénètre
te transperce de chair brûlante
17:49
tu sursautes
mais tu pousses sur mes fesses
me veux en toi
17:50
un coup de klaxon
qui passe juste à coté
mais on s’en moque
…
je rentre tout au fond
tu as les jambes relevées, les pieds sur les sièges de devant
et moi les genoux sur la banquette arrière
les pieds collés aux bas des sièges de devant
je suis « bloqué », en position
et je commence « l’ascension »
vers le 7ème ciel
…
tu m’agrippes les hanches
et m’imposes la cadence
lentement d’abord
puis plus vite
…
je commence à suer, dans ce sauna …
… qu’est devenu le taxi
17:53
nos corps transpirent
une boule de feu
dans nos ventres
nous brûlons par tous les pores de nos peaux
17:54
je m’arrête un instant
17:55
je te regarde
me penche sur le coté et appuie sur le bouton de la vitre arrière
pour la faire descendre « un peu »
mais j’appuie mal, et elle descend complètement
17:56
l’air froid te fait frissonner
…
la pluie s’engouffre
diagonale
sur nos corps recouvert de sueur
j’essaie de remonter la vitre, coincée apparemment
mais tu me dis :
» non laisse
continue »
…
le bouton noyé d’eau fait griller le fusible
la vitre restera ouverte
tant pis, et puis : je m’en fous
Je suis trop proche à présent
que je reprends
17:57
tu cries
moitié plaisir
moitié gouttes de pluie fraiche
puis le plaisir s’accentue, te prend au ventre, aux seins, aux fesses …
et ne te lâche plus
tu sens que tu vas jouir
bientôt
je te « baise » comme un damné
encore et encore
le coeur à 200 BPM
et lorsque tu sens que je vais …
juste avant
tu prends entre tes ongles
pouce-index
mes pointes de seins
et les serres
…
tu me cisailles le corps
de cette douleur
et je vais exploser en toi
mais j’entends
tu entends
derrière notre rideau de plaisir, immense
un crissement de pneus
un coup de klaxon
grave et long
un 35 tonnes
…
qui freine de tout son possible
mais qui nous percute quand même
au moment où j’allais éja…
notre voiture est propulsée d’un bond de 5 mètres en avant
et tu t’empales ainsi encore plus sur moi
tu cries
tu jouis
je cris
je jouis
oui
oui
oui
18:02
de longs jets me giclent
et te remplissent
c’est bon
c’est chaud
à l’intérieur de toi
orgasme à chaque jet
pour toi
et pour moi
…
puis je m’écroule
sur toi
anéanti, le souffle infernal, le coeur qui brûle
18:04
tu veux garder mon poids sur toi
et je me retrouve enfermé dans tes bras
ta tête sur mon épaule
pendant de longs instants
…
la brise par la fenêtre ouverte
nous rafraîchit
– l’orage est arrêté ; le ciel bleu, dégagé –
glisse sur nos peaux
18:05
– frissons –
je respire lentement à présent
je te respire
18:06
– réminiscences de jouissance –
…
je t’embrasse sur ta peau
ton épaule
puis sors du taxi par la portière arrière
et remonte devant, nu, au volant
j’attends
…
tu te rhabilles à l’arrière
m’indiquant une adresse
je démarre
passe devant le chauffeur du 35 tonnes,
éberlué par l’avant de son camion défoncé
puis par ce qu’il a vu de nous lorsqu’il s’est approché
18:13
tu ris
18:14
moi : « » explication scientifique : toute l’énergie cinétique apportée par le choc du camion
s’est propagée entièrement dans ma queue
et votre vagin, votre ventre
a amorti, absorbé l’onde de choc « »
18:14
tu ris à m’entendre et me dis
» je comprends,
c’était une expérience scientifique alors
vous devriez faire breveter le procédé »
…
je souris et roule
doucement
fenêtre ouverte et taxi inondé
tu me passes la main dans les cheveux
sur les épaules
puis nous arrivons à destination
…
c’est là où tu es montée tout à l’heure
devant ton hôtel
un dernier baiser
un billet posé sur mon sexe
et tu te sauves
je reste là, pensif
en sachant déjà
qu’au prochain orage qui se préparera
je passerai devant l’hôtel
….
FIN