ll y a des fois, je me filerais des baffes.
Quinze est en train de lécher Clochette. Le plan est pris d’au-dessus. Clochette est debout, cuisses ouvertes, et Quinze bouche collée au minou de notre amoureuse. Je vois l’une, yeux fermés et gourmande, j’entends l’autre, qui couine et tient tant bien que mal le cadrage de la sex-tape demandée malgré les ondes de plaisirs qui doivent la parcourir.
Je la connais bien ma Clochette. A la première caresse d’une femme : plus d’image. Ses yeux se troublent et partent se cacher sous ses paupières. Il n’y a plus que sa peau pour communiquer avec elle. Griffez-la, elle aura un sursaut. Posez juste votre doigt sur un endroit inattendu, et elle émergera dans un cri, telle l’héroïne du film d’horreur se réveillant au milieu de la nuit en sueur et assise au milieu de son lit. A la différence que Clochette transpire d’ailleurs, elle.
Alors je l’imagine très bien filmant Quinze quoi qu’il se passe, malgré ses yeux et sa main qui tremblent, et se mordant la lèvre pour ne pas jouir trop fort. Le restau est petit, les autres clients tout proches derrière la porte des toilettes.
Mission : Le cadre. Garder Quinze dans le cadre pour faire le film que le Maître a demandé. Alors, voir Quinze te lécher de partout. Sentir sa langue perfide et experte, et malgré tout, ne pas trembler, ne pas crier, jouir en silence, à bout et exténuée de plaisir contrarié mais si fort au bout du bout.
Et moi, grand con, je ne regarde ce film que deux jours plus tard.
Oh bien sûr, je me suis pourléché de votre visible excitation lorsque je vous ai dit : « Allez hop, mes jolies, allez me tourner un petit film ». C’est un classique, la tape aux toilettes du restau, mais j’ai bien vu vos échanges de regard : « Qu’est-ce qu’on fait, on y va ? » . Et il ne vous a pas fallu longtemps pour vous décider : « Challenge accepted ! »
Mais pour le reste, qu’ai-je vu de vos messes basses dans les toilettes ? de vos supputations et de vos rires. Vos deux visages, face caméra : « Qu’est-ce qui vous exciterait, Maître ? … Ceci peut-être ? » , avant que le show commence.
Non, comme un idiot, lorsque vous êtes revenues de mission, j’étais trop occupé à parler de je ne sais trop quoi avec je ne sais trop qui pour répondre à la vibration de mon tel.
J’aurais du regarder la tape, tout de suite, malgré ma voisine de gauche qui aurait certainement vu des bribes, malgré le serveur qui passait et repassait dans mon dos. Et voilà que j’émerge deux jours plus tard, tout seul chez moi … alors que j’aurais du vous déglinguer dès l’arrivée au club où nous sommes allé après.
Désolé, mes chéries. Je suis très beau, c’est ma seule excuse.
Comment ?
“Et très con aussi, faut expliquer aux lectrices” ?
Oui, vous avez raison : très, très beau !